Tuesday, April 04, 2006

Press Clippings--Part XXIX

PROCÈS POUR MEURTRE

La Couronne met en pièces la théorie du couteau volant

Christiane Desjardins

La Presse, 04 avril 2006


Au procès de Martin Morin-Cousineau, la procureure de la Couronne Hélène Di Salvo s'est employée hier à mettre en pièces l'audacieuse théorie de la défense, voulant qu'un couteau volant se soit malencontreusement fiché dans le cou de la conjointe de l'accusé, causant ultimement sa mort.

Kelly-Ann Drummond, 24 ans, est morte parce qu'une lame de couteau de 9,5 cm a complètement pénétré dans sa nuque. Elle se trouvait seule avec son conjoint (Morin-Cousineau) dans leur logement de Pierrefonds, quand le drame est survenu, le soir du 3 octobre 2004. Accusé du meurtre non prémédité de la jeune femme, Morin-Cousineau, 31 ans, admet qu'il s'est engueulé avec la victime le soir du drame, mais il soutient qu'il ne l'a jamais frappée. Il explique la situation en disant qu'il mangeait devant la télévision dans le salon quand, exaspéré par la querelle, il a lancé par dépit sa fourchette et son couteau dans les airs en disant: That's enough.

Sa conjointe se trouvait dans la cuisine à ce moment. Quelques secondes plus tard, il a entendu un bruit de chute et de verre brisé dans la cuisine. Il a trouvé sa conjointe dans une mare de sang, près de la cuisinière dont la vitre du four avait éclaté. Il a appelé le 9-1-1. On devait découvrir que la lame du couteau à steak qu'utilisait Morin-Cousineau, s'était fichée complètement dans la nuque de la victime. Le manche du couteau, lui, se trouvait sur le comptoir. La jeune femme est morte deux jours plus tard à l'hôpital.

Me Sacha Blais, avocat de l'accusé, suggère que le couteau lancé sans but et par dépit s'est fiché dans la nuque de la victime qui, en tombant à la renverse, l'a malheureusement enfoncé dans sa nuque.

Pour appuyer l'explication du couteau volant, la défense a demandé à un ingénieur en biomécanique, Benoît Anctil, de faire des tests pour démontrer qu'un couteau lancé à une certaine vitesse peut pénétrer dans la chair. Anctil s'est servi d'un dos de porc pour personnifier la cible, puisque, a-t-il expliqué, le porc est l'animal qui se rapproche le plus de l'humain en ce qui concerne les caractéristiques physiques. Selon ses expérimentations, un couteau doit voler à 8,2 mètres par seconde pour pénétrer la chair de 13 mm, et y rester fiché. À une vitesse plus basse, le couteau rebondit sur la cible.

En contre-interrogatoire, Me Di Salvo a fait admettre au témoin expert que lors des tests, bien des lancers du couteau se sont soldés par des échecs, parce que le couteau partait dans tous les sens au lieu de se diriger vers la cible. Le témoin ne pouvait pas dire combien d'essais il avait fallu pour tirer ses conclusions. Son rôle se limitait à délimiter une vitesse pour la course du couteau.

Le procès devant jury, présidé par le juge Claude Champagne, entre maintenant dans sa phase finale.

1 comment:

Anonymous said...

Oui, probablement il est donc